Pourquoi un lexique de la chaussures ?
Tout simplement parce que la fabrication d’une chaussure, et tout l’univers s’y rapportant, utilise un vocabulaire spécifique que je préfère consigner sur cette page.
II est évolutif et sera mis à jour en au gré des envies, des suggestions et des questions qu’on reçoit.
J’en profite également pour vous « déshabiller » une chaussure et l’éclater afin de bien visualiser à quoi ces termes font allusion.
J’ai rédigé une version pdf gratuite du lexique sur les chaussures. Vous pouvez la télécharger ici pour l’emporter partout
Sommaire
Tous les éléments constituants une paires de chaussures
Afficher: cela consiste à mettre en contact des pièces à assembler et leur donner une fixation provisoire (par collage, cramponnage, clouage, etc.) dans la position qu’elles doivent occuper définitivement.
Assembler: ce terme à une signification première assez évidente (assembler la tige par exemple). Mais il désigne également une opération plus précise. Lorsqu’on parle d’assemblage arrière on décrit le fait de fixer et centre provisoirement la tige sur la forme avec l’aide d’une pointe placée à l’arrière à l’emplacement de la baguette ou de la talonnette.
Baby-Calf: on parle ici d’un cuir provenant de petits veaux dont la fleur est lisse et fine avec une finition brillante.
Baguette: c’est une pièce de la tige qui couvre et renforce la piqûre de jointage de l’arrière des quartiers.
Bonbout: C’est ainsi que l’on appelle la dernière épaisseur du talon qui sert donc de couche d’usure en contact avec le sol. Il est en cuir ou en caoutchouc ou en cuir avec un coin caoutchouc.
Bout: On parle ici, bien entendu, de l’extrémité ou se situe les orteils. Pour tous les différents bouts (uni, droit, golf, etc.) je vous invite à vous reporter à l’article sur les différents modèles de chaussures
Bout dur: c’est un renfort rigide (en cuir dans les chaussures de qualité) qui est placé au bout de la tige et modelé sur le bout de la forme pendant le montage. Il sert à protéger les orteils tout en donnant fermeté et bonne présentation à cette partie de la tige. Note: si on vous présente des chaussures dont le bout est mou, passez votre chemin.
Box calf (willow calf): C’est un cuir de veau tanné au chrome, lisse ou légèrement liégée qui sert à fabriquer les tiges.
Note: les britanniques considèrent que le box-calf est noir. Pour les autres couleurs on parle alors de willow-calf
Bracelet: c’est la partie du dessus de la tige (rapportée ou simulée) qui suit les bords supérieurs des quartiers (long wing).
Cambrion: C’est une pièce allongée (en cuir, bois, acier ou plastique) placée dans l’épaisseur du semelage pour donner de la fermeté à la cambrure et soutenir la voûte plantaire.
Carder: opération consistant à donner à une surface l’aspect physique nécessaire en vue du collage, afin d’augmenter la surface de contact réelle et de faciliter la pénétration et l’accrochage de l’adhésif. Cette opération est, par exemple, réaliser par votre cordonnier avant de poser des fers et patins sur vos semelles en cuir
Claquage: on décrit ici l’assemblage, au moyen de piqûres, de la claque et des quartiers d’une tige. Le claquage peut être à doublure flottante (assemblage séparé du dessus et de la doublure) ou à travers tout (une seule piqûre réunit l’ensemble des pièces).
Claque: C’est la partie de la tige qui couvre l’avant-pied. Note: de manière abusive on parle souvent d’empeigne qui est un terme moins précis.
Collet: c’est un terme désignant un cuir issu de la peau qui recouvrait la tête, le cou et les épaules de l’animal.
Contreforts: c’est une pièce de soutien, intercalée entre le dessus et la doublure pour éviter l’affaissement de la tige et maintenir le talon en place.
Cordovan: cette appellation désigne les cuirs faits avec des peaux de chevaux.
Note: Le cordovan le plus prisé utilisé pour la confection de chaussures est le shell cordovan et correspond à la peau des fesses du cheval. Il y a donc très peu de peau à utiliser sur un animal (à peine de quoi faire une paire) ce qui explique, en partie, le coût de ce cuir.
Corroyer: dans la fabrication du cuir, le corroyage regroupe l’ensemble des opérations, effectuées après tannage, qui vont donner au cuir ses diverses qualités (souplesse, couleur, grain, toucher, etc.)
Les éléments du semelage d’une paire de chaussures
Couture petit point: c’est la couture (verticale) qui va lier la trépointe à la semelle d’usure avec un point à deux fils en général.
Couture de trépointe: c’est la couture (horizontale) qui va lier la trépointe et la tige au mur de la première de montage. Elle est n’est pas apparente.
Croupon: c’est le cuir qui est issu de la peau recouvrant le dos et la croupe de l’animal.
Croûte de cuir: lorsqu’on refend le cuir on va obtenir deux feuilles. Celle côté chair est appelée croûte de cuir. Cette feuille ne peut pas, légalement être appelé cuir contrairement à la feuille côté peau.
Cuir pleine fleur: C’est ainsi qu’on appelle le cuir dont seul l’épiderme est retiré. L’épaisseur d’origine est donc conservée. Il faut savoir que la fleur est la partie de la peau qui apporte le plus de résistance.
Cuir gras: on parle ici d’un cuir qui a absorbé, pendant les opérations de corroyage une quantité importante de cors gras (huile, graisse). Cela l’imperméabilise, le rend plus résistant et souple.
Daim: c’est le cuir obtenu par tannage de le peau de l’animal du même nom. Aujourd’hui le Daim désigne en réalité les cuirs nubuck ou velours. On utilise également sa traduction en anglais: suede.
Doublure: Ce terme désigne – de façon assez évidente – l’habillage de l’intérieur de la tige. Sur les chaussures de qualité la doublure est en cuir de « veau blanc » (n cuir tanné sans pigment pour être lise et agréable). Elle est d’abord collée puis piquée à l’intérieur de la tige.
Embauchoirs: Formes en bois, métal, carton ou plastique introduitent dans les chaussures pour donner à la tige la bonne consistance et pour assurer l’entretien de la chaussures entre deux ports. Les plus communs sont articulés sur deux axes (longueur et largeur).
Empeigne: voir claque.
Forme: c’est une pièce de bois (pour les chaussures sur mesure) ou plastique (pour les chaussures « prêt à chausser ») représentant le volume du pied et servant à la confection de la chaussure.
Note: il existe plusieurs types de forme selon les usages: articulée, monobloc, à glissière, etc.
Garants: il s’agit d’une pièce rapportée au niveau de l’oreille du quartier sur laquelle se trouve les oeillets (ou tout autre mode de fermeture).
Garnir: c’est l’opération qui consiste à remplir et niveler le dessous de la chaussure – après montage de la tige sur forme – pour offrir une surface de portée et d’adhésion plus grande à la semelle.
Gradation (ou graduation): on parle ici de l’opération qui, en partant du patronage du prototype, va nous permettre d’obtenir toute la série des patronages nécessaires pour la fabrication des différentes pointures.
Gravure: c’est une incision continue pratiquer dans l’épaisseur du cuir de la semelle pour y accueillir la couture.
Gutter: il s’agit d’une opération visant à renforcer une peausserie (ou tout autre matériau) en y appliquant, sur l’envers, de la toile appelée gutta (toile enduite) afin de diminuer le prêtant et d’augmenter l’épaisseur et la tenue.
Lever: c’est par ce terme qu’on exprime une certaine quantité de matériaux découpés d’un lot de cuir.
Lisse: c’est la face latérale qui constitue le pourtour, la tranche du semelage. Elle peut être carrée, ronde ou collante. Dans ce dernier cas elle suit à ras la carre de la forme.
Monter: c’est l’opération qui consiste à galber tout ou partie de la tige sur la forme – en utilisant le prêtant de la peau – et lui donner une fixation provisoire ou définitive.
Nubuck: il s’agit d’un cuir dont la fleur a été finement poncée afin de lui donner un aspect légèrement velouté.
Parer: cela consiste à amincir régulièrement le bord d’une pièce de cuir ou de tout autre matériau.
Passepoil: c’est une bande de cuir ou de tout autre matériau replié sur elle-même, collée puis intercalée dans une piqûre.
Patin: c’est une pièce de semelage qui se trouve seulement à l’avant pied et qui se trouve en contact avec le sol afin de protéger la semelle en cuir.
Patronage: c’est la mise au point d’un modèle sur une forme à partir d’une création.
Piéter: c’est mesurer la surface d’une peau et l’exprimer en pieds carrés. Non ce n’est pas un jeu de mots… Les fabricants de chaussures privilégient vraiment cette unité de mesure.
Piquer: s’est faire passer un / des fil(s) afin d’assembler des pièces séparées (ex: piquer la tige = assembler la tige).
Plis d’aisance: ce sont les plis qui se forment sur la claque lorsqu’on plie le pied.
Point d’arrêt: points de couture délimitant et renforçant la zone d’ouverture d’une tige de type derby.
Pointure anglaise: la différence entre deux pointures anglaises est de 8,46 millimètres. L’écart est plus important que pour les pointures françaises. On utilise donc plus souvent les demi-pointures.
Pointure française: la différence entre deux pointures correspond à 2/3 de centimètre (6,666666 millimètres). Elle est donc plus précise que la pointure anglaise.
Poix: c’est une matière visqueuse à base de résine et de goudron qui sert à poisser le fil de couture pour boucher les trous et imperméabiliser le montage de la semelle.
Portée: c’est la zone où la semelle (ou le talon) se trouve en contact avec le sol. Un talon porte bien lorsque toute la surface du bonbout est en contact avec le sol.
Première de montage: il s’agit de la « semelle » intérieure sur laquelle on assemble la tige et la trépointe et où repose le pied. C’est la pièce de cuir sur laquelle tout le reste vient se greffer et qu’on place en premier pour monter la chaussure.
Les éléments du dessus d’une chaussure (la tige)
Première de propreté: c’est la doublure fine qu’on colle sur la première de montage pour donner une meilleure présentation à la chaussure.
Prêtant: le cuir est constitué de fibres qui sont orientées. Il a donc des caractéristiques différentes suivant le sens de la traction. Le prêtant est la faculté du cuir à s’allonger dans une certaine direction sous un effort de traction. C’est notion très importante selon la pièce dont il faut tenir compte selon la pièce à réaliser.
Prise: c’est ainsi qu’on appelle le supplément de cuir qui sera recouvert par une autre pièce pendant l’assemblage (le piquage).
Quartiers: ce sont les deux pièces, symétriques, qui forment l’arrière de la tige et remontent plus ou moins sur le cou-de-pied pour fermer la chaussure.
Queue de semelle: partie arrière de la semelle et du patin de protection.
Racornir: c’est ce qui arrive au cuir sous l’effet de la chaleur et / ou de la sueur. Il devient dur comme de la corne et risque de craqueler.
Rempliage: replier sur lui-même le bord d’une pièce de la tige. Selon la qualité de fabrication la pièce est précédemment parée puis collé ou collé / cousu.
Sous-bouts: ce sont les différentes épaisseurs de cuir formant le talon.
Sous-contrefort: c’est une pièce de cuir (ou autre) piquée à l’intérieur de la toge pour loger le contrefort dans le cas des articles non-doublés.
Talonnette: on parle ici de la partie arrière du quartier de la tige (rapportée, simulée ou seulement l’emplacement) entourant le talon du pied.
Tige: on désigne ainsi la partie supérieure de la chaussure destinée à habiller et protéger le dessus du pied.
Trépointe: désigne la bande de cuir profilée, fixée tout autour de la chaussure. Il en existe plusieurs sortes: plate, bourrelet, équerre, escalier, etc.
Vachette: c’est par ce terme qu’on désigne les cuirs issus des peaux de bovins adultes: taureau, boeuf et vache.
Velours: on parle ici d’un cuir préparé à l’envers du sens habituel donc côté chair. Il est finement poncé pour avoir un aspect velouté.
Verrer: enlever régulièrement de la matière par usure au moyen d’un abrasif.
Wet-Blue: c’est par ce terme qu’on désigne le cuir qui vient d’être tanné mais avant les opérations de teinture / nourriture / finition.
J’ai rédigé une version pdf gratuite du lexique sur les chaussures. Vous pouvez la télécharger ici pour l’emporter partout